Onschuld kan een hel zijn (L’innocence peut être un enfer)
Trois séchoirs où sont suspendues des dizaines de vieilles couvertures... Pour ceux qui auraient envie de s’enrouler confortablement dans l’une d’elles, attention : ces couvertures piquent autant qu’elles caressent. Que les mots qui y sont cousus servent d’avertissement ! Pour Berlinde De Bruyckere, ces couvertures sont totalement ambiguës. Elles nous protègent, nous réchauffent et nous réconfortent, et sont associées au cocooning. Mais elles peuvent également nous étouffer et évoquer les catastrophes et les guerres, les réfugiés et les sans-abris pour qui la couverture est la seule chose qui subsiste pour leur apporter un peu de chaleur. L’innocence et la violence réunies en une seule image.
Mirjam Devriendt
Berlinde De Bruyckere, Onschuld kan een hel zijn, 1995/2020 © studio Berlinde De Bruyckere – photo: Mirjam Devriendt
Le motif de la couverture
Cette œuvre qui date de 1995 reste très actuelle : la couverture, qui est toujours un puissant motif dans le travail de l’artiste, garde toute son actualité dans notre société. En 1995, le contexte, c’était le Rwanda et les Balkans ; et aujourd’hui, on dirait qu’il y a encore plus de guerres, de catastrophes et d’expatriés dans le monde. De plus, nous subissons tous la crise du coronavirus où le fait de prendre soin les uns des autres est à la fois très important mais constitue un véritable défi.
Le lien avec le dossier d’archives
Berlinde De Bruyckere a créé cette œuvre pour son exposition au Musée Middelheim en 1995 ; les esquisses préparatoires se trouvent dans le dossier d’archives. À l’époque, les visiteurs pouvaient acheter les couvertures comme s’il s’agissait d’une édition artistique, et c’est ainsi que deux couvertures ont abouti dans le dossier d’archives de l’exposition. Aujourd’hui, l’œuvre est à nouveau présentée sous une forme légèrement adaptée.