Au cours de 2023 et 2024, 224 œuvres d'art au total se verront attribuer une nouvelle place au sein du parc d’art et du dépôt à ciel ouvert. Nous profiterons de l'occasion pour embellir certaines parties du parc, en étroite collaboration avec le service vert de la ville d'Anvers. Au rang des nouveautés figurera entre autres une remarquable sculpture de fontaine de Camille Henrot. La nouvelle présentation thématique renforce encore l'union entre l'art et la nature.
Présentation de la collection thématique
Après les transformations, le parc d’art proposera pas moins de 171 sculptures à admirer, réparties en différents groupes et inspirées des différents types de paysages du musée. Autrefois privé, le Middelheimpark est passé dans le domaine public et a été transformé en musée d'art en 1950. L'évolution du paysage du parc et la relation que l'homme y entretient avec la nature sont à la base de la nouvelle disposition thématique des œuvres d'art.
Pour la première fois, la nouvelle scénographie accorde également une attention particulière à la relation visuelle et substantielle que l'œuvre d'art établit avec le paysage environnant, pour sublimer davantage cette précieuse nature qui nous entoure. Des mesures de protection du paysage seront prises si nécessaire. La relation entre la nature et l'art devient encore plus fusionnelle.
Nouvelles œuvres
La nouvelle présentation de la collection s'accompagnera de son lot de nouveautés. Plusieurs installations acquises par la Communauté flamande en 2021 pour soutenir la reprise post-pandémie seront exposées pour la première fois. Une autre pièce nouvelle et remarquable est la sculpture de fontaine ‘Adrift’ (2023) de Camille Henrot (Paris, °1978). L'artiste française, à qui le Musée Middelheim a consacré l'exposition solo ‘Wet Job’ en 2022, a créé cette nouvelle œuvre spécialement pour le musée.
Des restaurations remarquables
Plusieurs sculptures seront soigneusement restaurées ou conservées dans le cadre de la nouvelle présentation de la collection. Il s'agit notamment des deux sculptures de fenêtre ‘Fenster I en II’ (1993) d'Isa Genzken et de l'œuvre ‘Vierkantrohre Serie D 1967-2016’ (1967-2016) de Charlotte Posenenske, la sculpture en métal sur la façade latérale du pavillon Braem.
D'autres restaurations impressionnantes suivront, comme celle de l'œuvre ‘Untitled’ (1993) de Per Kirkeby, une imposante création en briques qui a été endommagée par la chute d'un arbre lors d'une tempête l'année dernière. La sphère réfléchissante iconique ‘Yayoi’ (2005) de Corey McCorkle ne sera pas en reste, de même que l'installation ‘Born of Landscape Linoleum’ (2002) de Jessica Stockholder, un assemblage d'objets divers aux matériaux variés.
Un emplacement pas toujours anodin
Un peu moins de 50 œuvres d'art du musée, inextricablement liées à leur emplacement, ne seront pas déplacées. Elles sont parfois inamovibles de par leur nature même, comme les sculptures architecturales de Per Kirkeby et Charles Vandenhove. Dans d'autres cas, elles sont spécifiques à un site, c'est-à-dire que l'artiste les a créées pour qu'elles occupent une place bien particulière, et que les déplacer reviendrait à leur faire perdre toute signification. Nous avons étudié la question pour toutes les œuvres, et nous nous sommes entretenus avec les artistes ou leurs représentants.
Les sculptures de fenêtre ‘Fenster I en II’ (1993) d'Isa Genzken, par exemple, bien dissimulées, trônent à un emplacement significatif choisi par l'artiste, non loin des sorties Mid Laag. Elles offrent un regard sur les arbres, une touche d'extravagance qui se découvre par hasard.
Pour d'autres à l'inverse, le lien avec l'emplacement existant s'est avéré moins pertinent que prévu. Citons par exemple l'œuvre de Carl Andre ‘74 Weathering Way’ (2001), qui s'épanouirait davantage dans une allée plus calme, des dires de l'artiste. Nous lui avons trouvé une nouvelle place fantastique, où elle baigne littéralement sous une nouvelle lumière.
Un déménagement qui demandera de gros efforts
Déplacer une sculpture ancrée dans le sol depuis des décennies ne se fait pas en un claquement de doigts. Sans compter qu'il s'agit systématiquement d'œuvres d'art uniques, avec autant de matériaux, de techniques et de vulnérabilités différents. Le déplacement de chaque œuvre d'art nécessite donc une préparation, une méthode et une approche qui lui seront propres. Vous l'aurez compris : le déménagement d'un total de 224 œuvres d'art n'est pas une sinécure.
Dès automne 2023, les travaux de déménagement de la bibliothèque du musée dans le pavillon de collection débuteront également. Le musée restera toutefois ouvert aux heures habituelles pendant les travaux, que les visiteurs pourront dès lors suivre depuis les premières loges.
