Onschuld kan een hel zijn (L’innocence peut être un enfer)
Lorsqu’on se promène dans le parc-musée, on tombe sur trois gigantesques goedendags qui troublent considérablement la sérénité des lieux. Les pointes acérées de ces armes médiévales nous rappellent que jadis, la forêt était dangereuse pour le voyageur insouciant. Et le cerclage métallique qui semble vouloir étrangler les arbres menace la nature innocente. Ou, comme l’indique le titre : l’innocence peut être un enfer. Ces contradictions sont caractéristiques de l’œuvre de Berlinde De Bruyckere, tout comme les thèmes du temps qui fuit et de la souffrance. Vous trouverez plus d’infos à ce sujet dans le film réalisé pour la Présentation Focus #2.
Berlinde De Bruyckere, Onschuld kan een hel zijn, 1993 © studio Berlinde De Bruyckere – photo: Mirjam Devriendt
Le motif de l’arbre
Cette œuvre de 1993 est la première où apparaît le motif de l’arbre. L’artiste a poursuivi cette recherche pour son exposition solo de 1995 au Musée Middelheim, avec les « femmes couvertures » qu’elle avait installées à l’intérieur des arbres et contre ceux-ci. Cela aboutira à l’œuvre monumentale intitulée Kreupelhout/Cripplewood, 2012-2013, point d’orgue de son travail, qui allait recueillir un franc succès à la Biennale de Venise de 2013.
Un plus pour la collection
Onschuld kan een hel zijn, 1993, œuvre créée pour l’exposition Zoersel ’93, a un lien avec le Musée Middelheim via le motif de l’arbre. L’an dernier, la sculpture a été achetée pour la collection Middelheim, avec le soutien des Middelheim Promotors et de l’artiste elle-même. Cette œuvre n’avait jusqu’ici jamais été exposée au Musée Middelheim, mais comme elle a été créée pour être installée dans un parc, elle y est parfaitement à sa place. Certes comme un coup de massue, mais totalement à sa place, que ce soit dans son environnement ou dans notre époque. Elle est installée pour la première fois dans le parc-musée, où elle restera également après la Présentation Focus.