Cet aspect ouvert du bâtiment fait selon Paul Robbrecht la différence entre architecture et sculpture. Het Huis, une structure de plaques d’acier en treillis gris vert, a parfaitement sa place dans l’écrin de verdure du parc. La position du pavillon rompt l’axe de longueur du jardin. Les sentiers qui y mènent ont été aménagés diagonalement aux sentiers originaux du jardin. La construction est ainsi tissée dans le paysage environnant. Le concept fait également écho aux petits périmètres ceints de haies du jardin formel, des sortes de chambres vertes protégées par des murs naturels.
Het Huis est en plaques d’acier courbes gris vert. Reposant sur une plaque de béton, le bâtiment semble flotter. Le plan au sol est un simple rectangle de vingt mètres sur douze avec quatre ouvertures aux angles, qui ne fonctionnent pas uniquement comme les entrées du pavillon (elles peuvent être fermées par des portes grillages en acier), mais créent aussi des espaces, chacun avec sa propre combinaison de parois fermées et ouvragées. Le jeu ingénieux de surfaces et d’ouvertures permet au pavillon de protéger - l’essence même de l’architecture selon Paul Robbrecht – des œuvres fragiles des expositions temporaires sans les isoler de du contexte.
Le pavillon s’inscrit parfaitement dans la longue tradition qui fait la spécificité du Musée Middelheim : la combinaison d’art et d’architecture. Le Pavillon Braem, le pavillon de John Körmeling, ‘Franchise Unit’ d’Atelier van Lieshout, ‘Orbino’ de Luc Deleu, le pavillon collection et même ‘Passage of the Hours’ de Pedro Cabrita Reis et l’œuvre sans titre de Per Kirkeby, tous ces éléments jouent avec le contraste ouverture/fermeture, fonctionnalité/plasticité. Ils combinent tous l’utilité pour le public avec une forme artistique unique. Le Musée Middelheim peut d’ailleurs se targuer d’une riche tradition du pavillon comme forme artistique en soi.