Une subtile intervention témoigne d’une poésie presque romantique. L’art est le médiateur entre la nature et la culture.
Les œuvres de plein air de Schütte ont souvent quelque chose d’un monument, parfois ludique, parfois inquiétant. Mille langues est constituée de quelques dizaines de langues de céramique rose suspendues par du fil de fer au faîte d’un arbre en bordure de Middelheim-Laag.
Toutes les ‘langues’s sont différentes mais évoquent toutes des feuilles d’arbre, ce qui rend leur détection difficile. Elles s’intègrent complètement dans l’arbre. Comme les feuilles d’un arbre, les langues sont ballotées par le vent et semblent contribuer au murmure produit par le feuillage.
Thomas Schütte était considéré dans les années 1980 comme le chef de file d’une nouvelle génération de sculpteurs allemands qui prenait ses distances du minimalisme et de l’art conceptuel. Avec notamment Reinhard Mucha, Hubert Kiecol, Ludger Gerdes et Harald Klingelhöller, Schütte a une pratique post-moderne qui allie les références à l’histoire de l’art et de l’architecture à une mise en perspective de l’idéal moderniste.
Les distinctions entre conceptuel et physique, entre abstrait et figuratif disparaissent à la fin des années 70. Les sculptures prennent la forme d’environnements urbains, de décors théâtraux, de modèles architecturaux modernistes ou de meubles apparemment fonctionnels. L’œuvre tridimensionnelle de Schütte est en outre tout à fait en phase avec sa pratique de dessinateur et aquarelliste.
Localisation
Numéro 28 sur le plan
Spécifications
- Mille langues
- 1993
- H 17 cm x l. 7 cm
- Céramique
- MID.B.47B
Sculpture réalisée pour l’exposition ‘Nouvelles images’, organisé par Bart Cassiman, commissaire Art Contemporain d’Anvers 93, Capitale Européenne de la Culture.